Industrie, métropoles, startups et activités tertiaires industrielles, des liens complexes

Suite de notre série sur les écosystèmes industriels en milieu métropolitain.  Le billet précédent suggérait quelques voies d’organisation territoriale pour favoriser le développement d’activités industrielles. En conclusion nous rappelons quelques éléments de comparaison entre les métropoles et les autres zones du territoire. Un dernier billet reprendra enfin une annexe sur la notion d’écosystème.

Les 31 premières métropoles¹, schématiquement, attirent les startups et les activités de commandement et de recherche, mais repoussent les activités industrielles de fabrication² : elles ont 50% de la population employée, 29% des emplois industriels, 85% des startups et 68% des emplois de R&D et de quartier général des entreprises du secteur industriel.

zones emploi industrie startups

Poids des 31 premières zones d’emplois sur quatre critères : population employée en 2008, emploi industriel créé de 2009 à 2017, emploi de quartiers généraux et &D des secteurs industriels, 2009-2017 et startups identifiées de 2014 à 2017.

Les métropoles ne sont donc pas des attracteurs pour l’emploi industriel, mais conservent un rôle de commandement et d’innovation, dénoté autant par les emplois de R&D que par la localisation des startups.

Comme l’indique la thématique de l’hyper-industrie, les systèmes productifs sont maintenant des macro-systèmes mondiaux, où la partie production d’une filière peut être extrêmement éloignée des sites de conception et de commandement.

La désindustrialisation relative de la France, plus rapide que chez ses voisins, rend légitime de réfléchir à une organisation des filières industrielles qui favorise un rapprochement entre production, conception et commandement. De nombreux éléments dans l’évolution actuelle de l’industrie vont dans ce sens.

Un pari en faveur de l’industrie du futur en France pourrait conduire à organiser une complémentarité entre villes petites et moyennes organisant l’accueil d’activités industrielles, et le développement de métropoles dédiées à l’innovation et aux emplois tertiaires.

  1. Il faut prendre les 31 premières zones d’emploi françaises pour inclure les 18 métropoles “officielles”, les 15 EPCI et les trois métropoles à statut spécifique.
  2. Saint-Nazaire et surtout Toulouse sont deux contre-exemples importants de sites industriels situés au cœur d’agglomérations urbaines. Il nous semble pourtant que ce sont là des exemples anciens, et que si un site Airbus devait être construit aujourd’hui à neuf, il serait probablement construit à une distance plus importante de la ville.

Billant suivant : La difficile description d'un écosystème...

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