David
March 1, 2023
Le 2 mars nous diffusons à nos clients et abonnés notre analyse de l'emploi et de l'investissement en France. Dans son éditorial économique sur France Inter deux jours avant, Dominique SEUX a cité Trendeo pour comparer la forte communication sur l'investissement étranger par rapport à l'investissement domestique.
Justement, dans le bilan diffusé le 2 mars, un point est fait, pour chaque région, sur la part de l'investissement régional, français hors région puis étranger (spoiler : les deux répartitions extrêmes sont l'Île-de-france et le Grand Est).
Quelques idées sur le point soulevé par l'éditorial de Dominique Seux.
Il est d'abord bon que Business France présente un bilan des investissements étrangers en France et logique que le gouvernement se félicite de son augmentation. Mais l'éditorial regrettait qu'une communication équivalente ne soit pas faite sur l'investissement domestique.
L'investissement étranger, en moyenne, représente 20% de l'ensemble des emplois créés dans les données que nous collectons. "Reste" donc 80% environ pour l'investissement domestique. Comme le montrent les analyses récentes et cartes de Olivier Bouba-Olga, une bonne part de ces emplois provient de micro-créations diffuses, d'emplois de proximité, auxquels peu d'analyses "visibles" sont consacrées. Cet éparpillement peut être une des raisons de la moindre visibilité de l’investissement domestique. Il y a de nombreuses autres explications, mais ce qui importe aussi est de valoriser l'investissement domestique tout autant que l'investissement étranger.
Pour que ces problématiques de développement économique "endogène" soient mieux prises en compte - ce que Dominique SEUX appelle "l'attractivité intérieure" - on peut notamment souhaiter que les agences de développement économique locales qui sont encore souvent en charge du seul investissement étranger, voient leurs compétences élargies au développement économique en général, en lien avec les agences d'innovation et d'urbanisme (il nous semble en revanche que l'existence d'une agence nationale dédiée à cette thématique n'est pas un luxe, car il y a des besoins spécifiques aux entreprises étrangères).
Encourager aussi l'investissement des régions dans leurs champions régionaux nous paraît de nature à augmenter l'attention portée aux problématiques quotidiennes rencontrées par le tissu de PME et d'ETI qui, en France, manque de poids quand on le compare au mittelstand allemand. On sait que la participation du Land de basse-Saxe dans Volkswagen a pu, au fil du temps, favoriser l'ancrage local du groupe.
Ce que souligne également cet éditorial est l'importance d'une approche concrète de l'économie, entre la micro et la macro, qui prenne en compte les diversités de situations territoriales et sectorielles. Approche concrète qui est le principal avantage de nos données françaises et internationales !