David
November 30, 2010
Trendeo était invitée à participer au colloque du CNER sur les filières vertes. Le colloque a eu lieu et les discussions ont été très intéressantes à propos du développement des filières "vertes" en France.
Vous trouverez ci-dessous la présentation des données de l'Observatoire de l'investissement.
Les principaux points que l'on peut en retirer sont les suivants :
- en 2009-2010, les neuf filières "vertes" suivies par Trendeo se sont placées en tête de toutes les filières industrielles pour les emplois créés par les investissements et désinvestissements annoncés ;
- ces investissements sont plus industriels et plus riches en R&D que l'ensemble des investissements en France ;
- seule la filière solaire a vu, en 2009-2010, des emplois créés à tous les stades repérés dans notre étude (R&D, fabrication, production et exploitation, Commercialisation et distribution) ;
- le soutien public est probablement déterminant dans l'avenir des filières vertes. Il intervient à toutes les étapes depuis le soutien à la R&D (qui provient massivement d'organismes ou d'entreprises publics) jusqu'aux crédits d'impôt pour les consommateurs (de véhicules électriques, de matériaux isolants, de panneaux solaires pour les particuliers).
Les débats qui ont suivi cette présentation, outre de nombreux autres points abordés par l'ensemble des intervenants, ont porté sur les sujets suivants :
1. Les investissements verts représentent le premier secteur industriel pour les emplois nets créés par les investissements annoncées en 2009-2010. En termes d'emploi total cependant, des secteurs comme l'automobile resteront encore longtemps devant les industries vertes. On peut noter que même pour des secteurs très classiques comme l'automobile, leur poids dans l'économie peut faire l'objet de discussions faisant considérablement varier leur importance (cf. cet article de Sylvain Barde, de l'OFCE).
2. Il existe de nombreux investissements "verts" peu visibles par la méthodologie de l'Observatoire de l'investissement, qui consiste à relever les annonces d'investissement et de désinvestissement. Pour les investissements "verts", nous ne retenons que les investissements intégralement consacrés à des activités "vertes", correspondant à neuf filières. Un participant a justement fait remarquer qu'en Franche Comté par exemple, même si très peu d'investissements "verts" ont été recensés, plusieurs centaines d'ingénieurs de haut niveau travaillent, pour PSA, à développer des véhicules hybrides. Il y a ainsi un "verdissement" diffus des activités économiques qu'il faut comptabiliser par d'autres méthodes.
3. Les données de l'Observatoire de l'investissement de Trendeo peuvent également paraître relativement faibles, avec 11 793 emplois nets créés par les investissements annoncés en 2009-2010. Il est exact qu'il s'agit d'un décompte d'emplois directs uniquement. On peut estimer, comme dans l'article sur l'automobile cité plus haut, que deux emplois indirects s'ajoutent pour chaque emploi direct. Dans ce cas, ce sont plus de 30 000 emplois qui auraient été créés dans les filières vertes suivies par Trendeo en 2009-2010.
4. Le bâtiment est l'un des secteurs les plus porteurs d'emplois "verts", notamment pour l'ADEME (nettement moins selon la présentation de l'OCDE). C'est une caractéristique qui apparaît peu dans les données collectées par Trendeo. En effet, le secteur du bâtiment est sans doute celui où la "verdisation" diffuse des emplois est la plus sensible. Par ailleurs, c'est un secteur qui fonctionne beaucoup par chantiers successifs, de taille variable, sans que les variations d'emplois, en plus ou en moins, soient communiquées et puissent être comptabilisées comme des investissements. Le secteur est donc probablement un peu moins bien suivi que d'autres par l'Observatoire de l'investissement. Enfin, comme l'a rappelé la représentante du Commissariat au développement durable, la plupart des emplois "verdis" dans le domaine du bâtiment ne sont pas des emplois nouveaux mais des reconversions d'emploi existants.
5. Les discussions ont été très riches et les différents participants et intervenants ont montré leur intérêt pour un secteur passionnant. Les avis convergent sur des points tels que le caractère stratégique à long terme de ces investissements, pour des raisons économiques comme environnementales, et sur l'importance des décisions publiques dans ce domaine.