David
February 6, 2014
Les lignes qui suivent ouvrent une synthèse plus longue que nous venons de diffuser à nos clients. Nous y livrons un aperçu global de l’économie française au début de l’année 2014. Les données commentées sont celles de l'Observatoire de l'emploi et de l'investissement, un outil de veille commerciale autant que d'analyse économique et territoriale, accessible par abonnement.
La presse a repris certains éléments de notre analyse, notamment Le Monde, Les Échos ou encore l'Usine Nouvelle. Ces articles sont recensés sur une page spéciale.
Début 2013, nous écrivions que l’économie française « s’installe dans une période dépressive ». Douze mois plus tard, nous sommes toujours malheureusement, dans une conjoncture déprimée, avec très peu de signaux positifs.
La reprise qui a suivi la crise de 2008-2009 a été interrompue à la mi-2011 et nous sommes depuis sur une pente descendante ininterrompue.
Début 2014, l’économie française reste mal orientée selon les données que nous collectons quotidiennement. D’autres indicateurs corroborent nos observations. On peut ainsi mentionner l’indice Markit des acheteurs, qui, pour le mois de janvier, reste en dessous du seuil de 50 qui indique une croissance de l’activité.
Cette dépression n’est pas violente, elle n’en est que plus pernicieuse. La tonalité générale est morose. Les suppressions d’emplois sont stables, plus faibles qu'en 2009. De fait, la mauvaise orientation de l’économie est invisible, elle prend sa source dans une baisse prolongée des créations d’emplois, y compris dans les secteurs auparavant fortement pourvoyeurs.
C’est donc un attentisme de plus en plus marqué qui caractérise l’économie française dans son ensemble.
Dans le détail, les principaux éléments saillants de 2013 sont :
- Le secteur du commerce est emblématique : en 2010, près de 32 000 emplois nets avaient été créés, en 2013, ce solde atteint son plus bas niveau depuis 2009 avec 3 500 emplois nets créés. Cette évolution intervient avec un volume de suppressions d’emplois stable chaque année, mais des créations divisées par deux.
- Dans l’information et la communication, le développement de logiciels baisse par rapport à 2012, mais la bonne tenue des opérateurs télécoms permet une amélioration globale de ce secteur en 2013.
- L’industrie manufacturière stagne en 2013, à un niveau de pertes d’emplois similaire à celui de 2012.
- Certaines évolutions structurelles sont inquiétantes: pour la première fois depuis 2009, la recherche & développement supprime plus d’emplois qu’elle n’en crée. De la même façon, les emplois liés aux investissements verts n’atteignent pas le seuil de 1 000 créations nettes.
- Géographiquement, l’Île-de-France reste la première région pour les créations brutes d’emplois.
- La région capitale se place au premier rang pour sept des vingt premiers secteurs créateurs d’emplois en France.
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Le gouvernement vient d’impulser un choc d’offre dont on doit espérer qu’il provoquera un rebond de l’économie française.
Si l’on assimile la baisse des créations d’emplois à un problème de demande, alors que les suppressions d’emplois reflètent plutôt des problèmes d’offre, on est tenté de conclure que nos observations montrent que les problèmes de l’heure relèvent plus d’une faiblesse de la demande que d’une crise de l’offre.
Cette interprétation ne peut être étayée que par d’autres observations qui débordent le cadre de nos données. Nos clients peuvent en tout cas tenter, de leur côté, d'analyser pour leur propre compte et en temps réel, les données de l'année 2013 et du début de l'année 2014.