David Cousquer
May 28, 2024
La préservation du foncier est aujourd'hui un impératif écologique. Comment concilier cette exigence avec celle de la réindustrialisation ? Bloquer les grands projets industriels n'est pas forcément la solution...👇🏻
Dans une publication précédente, nous avons montré, à partir des données collectées dans la base France de Trendeo , une très forte variabilité de la productivité par emploi des investissements industriels, en fonction de la taille du projet.
La production par emploi est fortement croissante avec la taille des projets, variant d'un facteur de 1 à 30 entre les petits projets (moins de 2 M€ investis) et les plus grands projets (plus de 250 M€).
De manière contre-intuitive, les grands projets sont également économes en foncier.
En reprenant uniquement les 516 données pour lesquelles nous disposons de la surface de terrain et du montant investi (12% des projets industriels de 2009 à 2023), nous avons estimé la production finale en millions d'euros dans les quatre catégories de projets retenues.
Les résultats montrent que pour produire 1 milliard d'euros de biens industriels, il faut :
Alors que la préservation des surfaces non artificialisées est une priorité pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver la biodiversité, ces données montrent que les grands projets peuvent, au final, être économes en surface totale. Même si leur surface individuelle est impressionnante, ils consomment moins de foncier, à production finale égale, qu'une multitude de petits projets.
Cependant, ce raisonnement général ne s'applique pas à tous les secteurs industriels : on ne peut pas concentrer les 27 millions de baguettes de pain consommées quotidiennement en France sur une quinzaine de sites remplaçant nos quelques 30 000 boulangeries.
En revanche, pour des productions qui se stockent et se transportent facilement, l'opposition de principe aux grands projets n'est pas nécessairement écologique.