Nous venons de diffuser auprès des abonnés de l'Observatoire de l'investissement une note qui résume les principales tendances observées en 2010 : la reprise de 2010 se confirme (plus de 16 109 emplois nets créés au lieu de 103 970 emplois nets supprimés en 2009), mais pour le moment, l'amélioration ne provient que du ralentissement des suppressions d'emplois. Les créations d'emplois ne progressent pas en 2010. Plus en détail, c'est le redressement entamé dans l'industrie manufacturière, spécialement dans le secteur automobile, qui est le premier facteur d'amélioration en 2010. D'un point de vue géographique enfin, c'est la région Midi-Pyrénées qui est particulièrement bien placée en 2010.
Nous reprenons ici quelques graphiques et données contenus dans cette note. La note complète peut être obtenue sur demande en utilisant le formulaire de contact de l'Observatoire de l'investissement.
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Le solde net mensuel des créations et suppressions tend à s’améliorer, même s’il retombe ponctuellement dans le négatif (en 2010, cela s’est produit à quatre reprises : en avril, août, septembre et novembre). Les données cumulées depuis le 1er janvier 2009 semblent montrer que le rattrapage du choc de 2009 sera lent puisque, depuis cette date, un solde net de près de 90 000 emplois perdus s’est accumulé.
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C’est principalement la réduction des suppressions nettes d’emplois dans l’industrie manufacturière qui contribue à l’amélioration de la situation en 2010 – les supressions nettes d’emplois dans l’industrie manufacturière ont baissé de presque 60 000 unités.
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L’industrie manufacturière a continué de supprimer des emplois en 2010, mais en nombre plus réduit. Comme le montre la dernière colonne du tableau ci-dessous, qui calcule l’écart entre le solde net de 2009 et celui de 2010, c’est d’abord au secteur automobile que l’on doit la baisse des réductions d’emplois constatée en 2010 dans l’industrie manufacturière (près de 16 000 emplois perdus en moins). Puis, ce sont les secteurs de l’électronique, de la plasturgie et de la chimie qui ont réduit leurs suppressions, de plus de 5 000 emplois chacun. Le secteur de la construction aéronautique et spatiale n’a pas contribué à l’amélioration globale en 2010 et a évolué à contre sens de l’ensemble des industries manufacturières. Des secteurs comme l’imprimerie ou les industries du papier et du carton ont vu leur situation presque inchangée en 2010, avec des suppressions nettes d’emplois qui demeurent à un niveau similaire à celui de 2009.
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Les régions ont été classées en fonction du solde net des emplois créés en 2010, et ce solde a été rapporté à la population employée fin 2008 – les données en emplois doivent, en effet, être rapportées à la population initiale pour apprécier véritablement les résultats des régions. La région Midi-Pyrénées connaît ainsi une année 2010 qui la place en première position pour le nombre d’emplois nets créés, (5 418 emplois nets). Cela représente un bon score en valeur absolue, mais également en proportion de sa population employée. Les deux premières régions françaises par la population et le PIB, l’Île-de-France et Rhône-Alpes, obtiennent un solde de créations positif, mais plus faible que d’autres régions en proportion de leur population employée.
Les données par région ont été retraitées pour retirer tous les emplois, créés ou supprimées, non localisés. (Certaines annonces réalisées par des groupes prévoient des créations ou suppressions d’emplois sans préciser leur localisation. L’observatoire enregistre ces données en les localisant au siège du groupe (par exemple, les suppressions de poste du ministère de l’Éducation nationale, rattachées rue de Grenelle, faute d’information détaillée sur leur répartition). Pour l’Île-de-France, ces opérations ont représenté 22% des créations totales et 63% des suppressions en 2010. Les recrutements non localisés du groupe manceau O2 ont représenté 37% des créations de la région Pays de la Loire. Pour l’ensemble de la France, ces opérations non localisées ont représenté 14% des créations et 36% des suppressions en 2010.)
Par zones d'emploi INSEE, la zone d'emploi de Saint Denis est en première position en 2010 pour les emplois créés, devant Toulouse et Orly. Les résultats négatifs de Nanterre, Boulogne-Billancourt et, dans une moindre mesure, de Paris, montrent que la région Île-de-France connaît de forts mouvements internes et des résultats disparates.
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En parallèle de l’amélioration de la conjoncture en 2010, les délocalisations ont été bien moins nombreuses. En 2009, elles représentaient, en effet, 4,1% des suppressions d’emplois. En 2010, ce chiffre n’est que de 1,5%. Cette moyenne diffère selon les secteurs, comme l’indique le tableau suivant. L’industrie manufacturière conserve un taux de délocalisation de près de 4% des emplois supprimés en 2010.
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En 2010, comme en 2009, les projets « verts » demeurent les plus créateurs d’emplois (pour un aperçu plus complet sur les investissements « verts » suivis par l'aéronautique, malgré un fort ralentissement en 2010 (-39% pour le solde net des emplois créés). La filière aéronautique a continué à créer des emplois, mais avec également une forte baisse (-35%). En sens inverse, la filière automobile, même si elle continue à supprimer des emplois, a réduit l’ampleur de ses pertes (de plus de 80%).
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Dix groupes sont sélectionnés ci-dessous : les cinq ayant annoncé le plus de créations d’emplois nettes et les cinq ayant annoncé les plus fortes suppressions nettes. Les emplois publics n’ont pas été intégrés – le ministère de l’Éducation nationale a annoncé 16 000 suppressions d’emplois en 2010. Il y a principalement des groupes de services et de distribution parmi ceux qui ont annoncé le plus grand nombre de créations nettes. Les groupes ayant annoncé le plus grand nombre de suppressions sont plus industriels, avec deux constructeurs automobiles.
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